Le Tessin à l'époque romaine

Le Tessin à l'époque romaine

Qu’est-ce qu’il était le Tessin de l’époque romaine ? Un territoire peripherique où les population locales ont subi des influences importantes, d’une part avec l’arrive des celtes, d’autre part avec l’arrivée des romains. L’importance de cette région est essentiellement stratégique, avec des voies de communications qui liaient le Sud des Alpes au populations du Nord : les necropoles attestent la presence d’échanges commerciaux, notamment la où un passage à travers les Alpes était possible. Quel pouvait etre le paysage à cette epoque ? Quels types d’implantation on y pratiquait ?

Dans le Sottoceneri la romanisation est plus précoce (en 194 av. J.-C. il est soumis aux romains) et orienté vers la colonie de Come (Comum) et Milan (Mediolanum). La distribution des sites dans cette région est très dispersée: on peut juste déterminer la présence d’un centre au Sud du lac Ceresio, Stabio/Ligornetto.

Dans le Sopraceneri le centre romain le plus important se trouve dans la région de Locarno, avec notamment le centre de Muralto, centre commercial qui connaissait des échanges commerciaux avec la plaine du Pô et les régions transalpines. En ce qui concerne les vallées au dehors des centres romains on a retrouvé des sites très intéressant où les caractères de la culture matérielle romaine se confondent avec des trait celtiques.

Les données archéologiques dont on dispose pour la periode 60 av. j.-C. et 15 ap. J.-C. sont d’origine funéraire, seules exceptions : les sites de Muralto (vicus), du Castel Grande à Bellinzona (postation militaire sur la colline ?) et du Château de Tegna (temple ?). Il faut souligner que une bonne partie de ce mobilier est inedit et il a été peu étudié. Pourquoi si peu d’attestations non-funéraires? on a formulé l’hypothèse que les vieilles installations se situeraient sur les mêmes emplacements des installations d’aujourd’hui.

On va prendre quelque exemple, notamment les sites qui se situent au niveau temporel à la transiction vers la romanité, tel que Solduno et Minusio.
Les problèmes ouverts sont nombreux, à cause aussi de la dispersion du matériel retrouvé. Quels étaient les moyens de la romanisation dans les terres de l’actuel Tessin? Quel rôle donner aux centres romaines tel que le site de Muralto? Qu’est-ce qu’on peut dire de la continuité des installations?

Plan

1. Problematique

2. Le Tessin avant l’arrivée des romains

3. L’epoque romaine
a. Le Sottoceneri
b. Le Sopraceneri

4. Conclusion :
La romanisation du Tessin : rupture ou continuité ?

Chronologie

Les étapes de la conquête de la Cisalpine

- -295 : Les romains battent une coalition etrusque, ombrienne et samnite près de Sentinum
- -285-284 : Les romains écrasent les Sénons au lac Valdimon et s’emparent de leur teritoire en fondant la colonie romaine de Sena Gallica. Construction de la voie Caecilia.
- -281 : Les romains s’emparent de Tarquinia.
- -280 : Les romains prennent Vulci et Volsinni.
- -268 : Les romains imposent leur pouvoir aux boïens. Nouvelle colonie latine à Rimini (point de départ pour la Cisalpine).
- -238 : Après la première guerre punique les romains accentuent leur pression sur la partie occidentale de la Cisalpine. Les gaulois reclament Rimini.
- -236 : Echec des gaulois transalpins et cisalpins devant Rimini.
- -232 : Le tribun de la plèbe C. Flaminius propose de lotir et distribuer la partie de terre conquises de l’ager gallicus.
- -225 : Les Boïens, les Insubres et les Ligures engagent une offensive qui aboutit à la défaite de Télamon (aux pieds des Alpes).
- -218 : Fondation de la colonie latine de Crémone et de Plaisance. Fin de la construction de la voie Flaminia qui relie Sabine et le Picenum.
- -191 : Les romains entreprennent la reconquête de la Cisalpine, échappée à leur contrôle pendant la 2. guerre punique. Ils s’emparent de la côte ligure.
- -189 : Colonie latine à Bologne. Construction de la voie Aemilia reliant Rimini à Plaisance.
- -184 : Colonies latines de Potentia et Pesaro.
- -183 : Colonies latines de Mutina et Parme.
- -181 : Colonie latine d’Aquilée.
- -153 : Voie Annia entre Gênes et Aquilée.
- -113-101 : Invasions des Cimbres et des Teutons.
- -96-82 : Marius contre Sylla.
- -89 : Lex Iulia sur les droits de cité.
- -82-81 : La Cisalpine devient province, César ayant compris l’importance stratégique.
- -59 : César gouverneur pour 5 ans de la Cisalpine.
- -49 : Droit de citoyenneté à la Gaule Cisalpine.
- -42 : La Cisalpine est formalement rattachée à l’Italie (Octave).
- -7-6 : Trophée de la Turbie, designant la conquête des Alpes

Sources

- STRABON, Géographie, texte établi et traduit par F. LASSERRE, Les Belles Lettres, 1966, Paris, BCU/D ant 931(093)STRAB

- POLYBE, Hist., texte établi et traduit par P. PEDECH, Les Belles Lettres, 1970, Paris, BCU/D ant 931(093)POLYB

- PLINE L’ANCIEN, Storia Naturale, I-VI, G. Einaudi Ed., 1982, Torino, BCU/D latin 871 PLIN

Ouvrages

- Catalogue de l’exposition « Les Lépontiens entre le mythe et la réalité», 500 p., Locarno, 20.5 - 3.12.2000, Castello Visconteo e Casorella. Sortie prevue pour octobre.

- Reperti romani da scavi nelle attuali terre del Canton Ticino, Quaderni Ticinesi di Numismatica e Antichità Classiche, 1981, 117 p., BCU/D ant 904(494)TI ARC 1048

- BIAGGIO SIMONA S., La necropoli romana di Moghegno, Scavo nel passato di una valle sudalpina, Museo di Valmaggia, Cevio, 1995, 109 p.

- CARAZZETTI R., BIAGGIO SIMONA S., Vetri romani del Cantone Ticino, Catalogo della mostra, Museo Civico e Archeologico, Locarno, 1988, 148 p., BCU/D ant 904(494)TI TVB 4053

- CHEVALLIER R., La romanisation de la Celtique du Pô : les données géographiques, Les Belles-Lettres, Paris, 1980, BCU/D ant 937.2 HZ 2178/1

- CRIVELLI A., Atlante preistorico e storico della Svizzera italiana, Vol1: Dalle origini alla civiltà romana, Istituto editoriale ticinese, 1990 (1943), Bellinzona, 117 p., BCU/D ant 904(494)TI ARC 716

- D’AVERSA A., La Valle Padana tra Etruschi, Celti e Romani, Brescia, 1986, BCU/D ant 937.2 TVA 16227

- DONATI P., BIAGGIO-SIMONA S., RONCHETTI-BUTTI F., Ascona, La necropoli romana, Quaderni d’Informazione, Ufficio e Commissione cantonale dei Monumenti Storici, Bellinzona, 1987, 182 p.
BCU/D ant 904(494)TI TVA 6431

- DONATI P., Ritrovamenti archeologici nell’area bellinzonese, Bellinzona, 1978, 16 p.

- FELLMANN, La Suisse gallo-romaine, Lausanne, Payot, 1993, 470 p., BCU/D Antiquité 904(494) TVA 61736

- MEYER W., Il Castel Grande di Bellinzona, Rapporto sugli scavi e sull’indagine muraria del 1967, Walter Verlag, Olten, 1976

- PEYRE C., La Cisalpine gauloise du III.e au I.er siècle avant J.-C., Ecole Normale Supériure, Paris, 1979, BCU/D ant 937.2 KB 4196

- SIMONETT C., Tessiner Gräberfelder, Verlag Birkhäuser & Cie, Basel, 1941, BCU/D ant 904(494)TI

- STOCKLI W. E., Chronologie der jüngeren Eisenzeit im Tessin, Verlag Schweizerische Gesellschaft für Ur- und Frühgeschichte, 1975, Basel, 188 p., BCU/D ant 903(494)Ti SDB 7229/2

- VAN BERCHEM D., Les routes et l’histoire, Etudes sur les Helvètes et leurs voisins dans l’Empire romain, Librairie Droz SA, Genève, 1982, BCU/D ant 936.46 SDA 36040

Periodiques

- Archéologie Suisse, 17, 1994, 2, BCU/D periodiques B 14090 (numéro consacré au recherches archéologiques au Tessin)

- BIAGGIO SIMONA S., JANKE R., Ticino, dans D’Orgétorix à Tibère, 60 BC-15 AD, Colloque ARS, Lausanne 1997, pp. 23-31

- CARDANI VERGANI R., Bioggio : un esempio di continuità civile e culturale dalla Romanità al Medioevo, Archéologie Suisse, 21, 1998, pp. 155-162, BCU/D periodiques B 14090

- DE MARINIS R., L’età gallica in Lombardia (IV-I sec. A.C.), dans 2. convegno archeologico regionale di Como, 1986, 93-175, BCU/D ant 904(372) SDA 62335

- DONATI P., La romanizzazione delle terre ticinesi, dans Quaderni Ticinesi di Numismatica e Antichità Classica, 18, 1989, pp. 295-315, BCU/D periodiques B 14456+1

- DONATI P., Il Ticino romano, Scavi e ricerche recenti, dans I romani nelle Alpi, ARGE ALP, Verlagsanstalt Athesia, Bozen, 1989, pp. 363-368, BCU/D ant 904(4) TVA 17674

- DONATI P., Muralto, Park Hotel, dans Archeologia Svizzera, n.ro 6, 1983, pp. 120-136, BCU/D periodiques B 14090

- DONATI P., Il vicus romano in capo al Verbano, dans Helvetia Archaeologica, n.ro 87/88, 1991, pp. 80, BCU/D periodiques B 12674

- DONATI P., Romanità a Sud del Ceresio nelle attuali terre ticinesi, I romani nel comasco, Testimonianze archeologiche dalla città e dal territorio, Como, Società Archeologica Comense, pp. 198, BCU/D magasins TA 46124

- DONATI P., La romanizzazione nei territori alpini: esempi e problemi nelle attuali terre del Canton Ticino, dans 2. convegno archeologico regionale di Como, 1986, 207-214, BCU/D ant 904(372) SDA 62335

- DUCREY P., La Svizzera romana, Nuova storia della Svizzera e degli svizzeri, Bellinzona, Casagrande, II, 51-96 , BCU/D histoire 949.4.1 HZ 2334/2

- PAUNIER D., Croyances et rites funéraires à l’epoque romaine, Sépultures, lieux de culte et croyances, 5. cours SSPA, 1988, Bâle, 129-151, BCU/D ant 904(494):2 TVB 6909

- TIZZONI M., La romanizzazione dei territori alpini : continuità della tradizione preromana in area alpina, dans 2. convegno archeologico regionale di Como, Como, 1986, BCU/D ant 904(372) SDA 62335


Notes

Le Tessin avant l’arrivée des romains
Le territoire de l’actuel Tessin est occupé par plusieurs peuples : à l’ouest les Lépontiens (voisins des Ubères), qui resterons fidèles à la pratique de l’inhumation pendant toute la periode romaine, plus à est on trouve les Camuni qui habitent la région de la Val Camonica, Les Rhètes, établis entre le Brenner et la Basse-Engadine et enfin les Vénètes (sources). Les données que nous permettent cette localisation sont essentiellement données par les recherches archéologiques. L’analyse linguistique et l’étude de la répartition d’environ 300 inscriptions (stèles funéraires, dédicaces, graffiti) de La Tène D écrites avec un alphabet d’origine étrusque (alphabets de Sondrio, Bozen et Magrè) supportent cette localisation.
Sources littéraires et épigraphiques : l’écriture apparaît tard dans cette région et l’absence de textes indigènes nous obligent à recourir aux textes des auteurs grecs et latins. Ces auteurs sont forcemment étrangers au monde qu’ils décrivent et leur curiosité est capturé surtout sur les populations « barbares » qui constituent une menace d’invasion ou un obstacle au passage. Les noms des peuples et leur localisation et l’ordre de présentation sont souvent impertinents. Il faut naturellement considerer que avant la conquête les frontières étaient tout sauf que fixées et determinées.

Le mode d’implantations dans le territoire tessinois à l’Age du Fer montre une forte stabilité. En effet on trouve des nécropoles vastes et qui couvrent des périodes importants : Giubiasco (354 sépultures V et I av.), Gudo (306 sépultures V et II), Solduno (230 sépultures III et I).
Le mobilier archéologique de ce période nous indique que les échanges commerciaux étaient déjà importants, soit avec les etrusques (ex : diffusion de la Schnabelkanne d’imitation etrusque, fibule de Certosa), soit avec les populations alpines et transalpines.
Les influences cult. et mat. arrivent notamment depuis la cisalpine, où au 1. age du Fer on assiste au developpement de differentes cultures locales : culture de Golasecca (population Ligure qui s’établit dans la région de Côme et qui s’êtend jusqu’au Sottoceneri), civilisation de Certosa (Synthèse etrusco-gauloise. nécropole près de Bologne, caractérisé en particulier par la fibule celto-etrusque de Certosa. Cette fibule a passé les Alpes materiellement et en tant que reproduction).

Au IV dans les régions alpines et subalpines on assiste à un processus d’acculturation différent de ceux qu’on voit dans les régions celtiques de l’Italie du Nord, où l’on assiste à des veritables invasions. En effet les populations locales ont adopté progréssivement certains éléments celtiques, par exemple dans l’armement et les vetements (fibules), favorisé peut-être par une immigration pacifique (=mobilier de transition). Au cour du III on trouve encore de persistances de la culture de Golasecca. Ex. Fibules à Sanguisuga (Solduno, Giubiasco), Pendagli a forma di spatola e di cavalluccio marino, pendagli a secchiello e a stivaletto, Orecchini con perla biconica o cilindrica di bronzo, Bicchieri a porta uovo.
Autres elements sont eminements alpines (golasecchiani e retici) et on ne les retrouves pas ailleur: fibules à coda di granchio du type Introbio, Helmkopffibel - Leur diffusion atteste les échanges culturaux et commerciaux entre les differentes régions des Alpes.
Les invasions celtiques attestés par les sources écrites avant 400 ont une influence sur le mobilier funeraire tessinois : on relève en effet l’apparition de fibules, de boucles de ceinture et d’épées celtiques. Mas cette rupture se manifeste dans une partie seulement du mobilier, globalement on peut en effet noter une certaine continuité de l’habitat et des coutumes funéraires.
Au moment de la romanisation l’économie se base sur : agricolture , élevage, matières premières (metaux, pierre ollaire, cristal de roche) et échanges. Les échanges se font sur plusieurs axes de communication. Un de ces axes qui est attesté est celui qui met en communication les peuples du Sud des Alpes avec les peuples du Valais, notamment les Ubères, peuple qui habite la haute vallée du Rhône. Ce peuple a un mobilier qui confirme une forte celtisation. Les données archéologiques sont confirmées par Pline, qui nous dit que les Ubères sont des Lépontiens. Les objets étaient échangés avec de produits locaux ou = prix payé pour franchir les alpes (péage, guide). On importe aliments et objets raffinées romains : céramique, bronze, tissus, vitres.

Transition
Autour de Locarno, à partir des années 20 av. J.-C. on constate une evolution importante du mobilier : les armes, les fibules, la céramique sont romaines. Les caractères lépontiens des graffiti sont remplacés par des lettres latines, on introduit les chaussures cloutées et les clous de cercueil. Pourtant la coutume de l’inhumation perdure. La romanisation est dans un premièr temps surtout matérielle. Les elem. Culturels locaux restent presentes en arrière plan (ex : conception de la mort)= phénomène d’acculturation présent aujourd’hui.
Stöckli a proposé la fin de la période LT D aux environs de 20 av. J.-C., mais le mobilier archéologique qu’on définit de « transition » , ex : Minusio et Solduno (céramique LT, céramique campana, céramique à paretti sottili, verres du type ACO et TS, objets de tradition LT (fibules à Balestra, fibules Mesocco, bracelets, couteaux en fer arcuati)) est attesté pour une période qui se fixe entre 40 av. J.-C. et 0. Cet mobilier nous atteste la continuité entre l’Age du Fer et la Romanité.

L’époque romaine
A quel moment de l’histoire est-ce qu’il y a eu l’occupation romaine ? Les sources litteraires ne donne pas d’indications, vu que l’expedition contre les Lepontii n’était pas sufisamment importante. Non pouvons penser qu’elle aurait eu lieu entre la guerre contre les Salasses (25 av. J.-C.) et la campagne contre les Rèthes (16-15). Quel type de sousmission adoptèrent les romains pour ces populations ? Pas violente. La romanisation était déjà présente avant. Il est possible qu’une petite présence militaire ait été installé au Castelgrande de Bellinzona, dans le but de contrôler les voies de communications (seules attestations : le mur et les armes retrouvées à Giubiasco et Solduno). Avec le LT C2 et D on assite en fait à un processus graduel de transformation culturelle : les sépultures de ce période expriment un double aspect culturel, un celtique et un romain. Il s’agit donc d’une acculturation graduelle et pacifique qui s’est produite sans occupation militaire du territoire.
Jusqu’à la fondation de Novum Comum en 59 av. J.-C. (date donnée par les sources écrites, pas confirmée pa les sources archéologiques), à Nord du Pô – la transpadane- on n’avait pas une veritable colonisation romaine. Ici la romanisation semble être un phénomène culturel plutôt que démographique. Par contre la romanisation de la cispadane se base sur une conquête violente et sur l’etablissement d’une série de colonies. La Cisalpine romaine sera definitivement soumise en 81 av.
L’importance de ces régions est donnée par la présence de voies alternatives aux voies romaines consulaires (Saint-Bernard, Septimer-Julier). Le rôle strategique est aussi important : du point de vue de Rome, on offrait une bonne zone de tampon avec le monde gaulois, empechant ainsi leurs sacs dans la padanie.

On peut donc en conclure que la transition entre Age du Fer et Romanité suit une certaine continuité, attesté aussi par la présence de nécropoles qui couvrent les deux périodes (Stabio, Solduno, Giubiasco). A la fin du I. siècle av. J.-C. il y a une accéleration de la romanisation, grâce notamment aux contrôle du territoire , au modèle romain qui se developpe au sein des elites locaux, et aux importations importantes, peut-être pour soutenir les campagnes militaires d’Auguste.
Il faut souligner que de différences importantes sont présentes entre Sopraceneri (à mont du Lacus Verbanus) et le Sottoceneri (à Nord et à Sud du Lac Ceresio). Les conditions géographiques offrent en effet des possibilités de contacts différentes, ce qui se traduit avec un mobilier archéologiques différent.
Au V et VI on note l’abandon des sites romains ou au mois l’absence de preuves de continuité. Quelles pourraient etre les causes ?
- Contration numérique de la population (expansion des glaciers 400-750, influencant le clima et le niveau des eaux)
- Rupture liée à la christianisation : diverse organisation sociale et territoriale
- Invasions

Sottoceneri
- Soumis aux romains en 194 av. J.-C., bénéficie du droit latin à partir de 89 av. J.-C. et de la citoyenneté en 49 av. J.-C (Lex Roscia). Le flux commerciaux sont orientés vers le Sud (comum, Mediolanum) = penetration romaine.
- 50 sites pour la période 0 – IV. Nombre sepultures < Soprac.
- Le rite plus fréquent est l’incinération. Ensuite à partir du IV. siècle ap. J.-C. c’est l’inhumation qui devient preponderante. Parallelement on constate la diminution du materiel livré avec le défunt, signe d’une pire condition de vie et de l’arrivée du christianisme . Ex: les deux nécropoles de Stabio : Vignetto et Sant’Abbondio. Vignetto entre III et V, Sant’Abbondio à partir du VI : le changement topographique pourrait en quelque sorte souligner la rupture avec la tradition romaine au moment de la christianisation.
- L’ensemble de mobilier funéraire livre assez peu de vestiges en verre, ce qui pourrait témoigner la possible distance qui le separe des centres de production. Il atteste les activités rurales (Melano=pêche, Muggio, Canobbio= élevage, cisoie pour la tonte). Presence de monnaie limité à l’obole de charon.
- Les inscriptions rétrouvées dans le Sottoceneri confirment les rélations qui liaient ces régions avec Côme (ex : Riva San Vitale et Stabio, où une stèle funéraire trouvèe à l’extérieur de l’eglise de San Pietro porte le nom de Caio Virio Vero de la tribu Oufentina).
- Installations : villa rustica et petit temple à bioggio

Bioggio
Villa=Après la conquête on voit l’adoption d’un nouvel système d’exploitation d’habitat dispersé, la villa, une unité de production agricole. Les villae sont composés par plusieurs batiments concentrés au centre du domaine, le fundus.
On peut determiner plusieurs point communs : la pars urbana, la résidence qui se devéloppe autour d’une cour rectangulaire, comprend l’habitation du propriétaire, souvent organisée autour d’une pièce centrale, precedée d’une galerie de facade et encadrée de 2 ailes laterales. La pars rustica est le secteur agricole qui est separé de la partie habitative par un mur. On y trouve les logements pour le personnel et les bâtiments d’exploitations. Les agronomes antiques distinguaient aussi une troisième partie, la pars fructuaria, comprenant granges et greniers. La localisation de ces villas était bien étudié et favorisait les endroits bien ensoleillés, au bord d’un plateau,… L’amenagement intérieur de ces villas reprend les types du mode de vie urbain : mosaïques, thermes, peintures,… et elles representent de foyers de romanisation des campagnes.

Sopraceneri
33 sites pour la période 0 – IV, nombre de sepultures imp.
Le rite de l’incineration est rare et concentré localement sur les rives du lac. Totalement absent à partir de IV. Le mobilier : les lucernes sont rares et concentrés dans la zone de Muralto. Les monnaies attestent la tradition romaine de l’obole, mais dans les nécropoles ‘périphériques’ elles deviennent massives, ostentation de richesse (Arcegno, Madrano, Moghegno). Vitres presents en quantité, mais les elements plus raff. Se concentrent dans la zone de Muralto.
Installations : muralto, castel grande, tegna
La sousmission des vallées du Sud des Alpes, des Lépontiens du Tessin et des Ubères du Haut-Valais : 16 av. J.-C. Les flux commerciaux sont orientés vers le Sud-Ouest (Novara)


Bellinzona
Les découvertes plus importantes commencent en 1882 à Carasso et continuent tout au long de ce dernier siècle, mais elles ne sont pas attestées scintifiquement. En 1967 on découvre deux castellum, un du haut empire, l’autre du bas empire. Pour la romanité on distingue deux périodes d’occupation :
- entre 20 av. J.-C et 100 ap. J.-C.. La céramique romaine se trouve dans un dépôt anthropique (H2) directement à contact avec la sable sousjacente. L’epaisseur de la stratigraphie est importante comme le nombre de trouvailles, essentiellement des débris de céramique. Pendant ce période la colline était preubablement protégé par un mur à sec dont on a trouvé les restes. Malheureusement il n’est pas possible de determiner le type d’implantation.
- Entre 100 et 400 ap. J.-C.. Pour ce période on dispose d’assez peu de mobilier. Vers la moitié du IV siècle on constate un renforcement des defenses de la colline, en ligne avec la réorganisation défensive de cette époque.

Muralto
Vicus ? (Agglomération sécondaire adoptant un paysage urbain romain, mais les traditions indigènes restent marquantes.) Il est la seule installation connue juqu’à maintenant. Fondation : ex novo, pour des intérêts commerciaux et artisanaux, point de rupture de charge (=lousonna !). A côté se truvaient des installations celtiques (ascona ? inumés à Solduno). On y compte environ 300 sepultures de l’époque rom.
Production de vitres : presence d’un four pour la production et la lavoration de la pâte vitreuse dans un complexe commercial-artisanal. Ce four est actif à partir du III siècle, mais peut-être il qu’une petite unité de production existait déjà à partir du I. s.

Arbedo
Situé au carrefour des plus importantes voies de communication, on y a découvert en 1946 un dépôt de bronze comprenant 3500 objets, qu’on peut distinguer en trois types :
- matériel de récupération (récipients défectueux,..)
- objets pour le travail avec le bronze (pièces brutes, lingots,…)
- déchets d’atelier et produits semi-finis
La datation est fixée vers 450 av. JC. Le nombre important d’objets étrusques et hallstattiens illustre encore une fois les rélations du Tessin à la fin du l’Age du Fer.

Roland Hochstrasser, 2000

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